Aquitaine 2023 deuxième partie
Aquitaine printemps 2023 (deuxième partie)
Jour 6 : marais de Parempuyre (Gironde)
Le soleil inonde de lumière le marais au moment où j'arrive. Mais il est rapidement caché par une épaisse barre de nuages. Pourvu que ça se dégage bientôt ... En attendant malgré une lumière un peu blafarde je fais mes premières photos
Je me poste à l'endroit qui m'a semblé le plus favorable hier mais au fur et à mesure que la matinée passe je me rends compte que ce n'est pas idéal et il me faut plusieurs heures pour comprendre ce que je dois faire. Mais le soleil a tourné et je suis maintenant moins bien placé par rapport à la lumière qui de plus n'est pas bonne. Malgré tout j'ai compris comment "fonctionne" cet oiseau magnifique, j'ai bien noté ses perchoirs et surtout celui qui devrait permettre d'être suffisamment près pour réaliser de belles images. Et je comprends que ce ne sera pas pour aujourd'hui. Malgré tout j'en fais quelques-unes qui me plaisent assez et je sais que si le soleil est là, demain c'est sûr j'y arriverai. Sauf si, comme on me l'a annoncé au Teich, c'est la fin de la saison du chant et en effet je vois bien que l'oiseau se fait de plus en plus discret et je ne le vois plus de l'après-midi Allez soyons optimiste, il m'accordera bien encore un jour !
Je poursuis en vain mon attente alors que le ciel se dégage et après une prospection intéressante côté syrphes je fais encore quelques photos des oiseaux de passage:
Jour 7 : marais de Parempuyre et départ vers les Landes
Comme hier je suis sur place au lever du soleil, et comme hier des nuages sont là. Décidément ...
Et voilà, la perséverance finit par payer: le ciel se dégage, l'oiseau vient se poser exactement où je l'avais prévu, je suis bien placé, et je fais les photos espérées. Bien sûr il y a mieux, mais pour ma première "expédition" pour immortaliser cette merveille de petit oiseau je n'ai vraiment pas à me plaindre. Elle est pas belle la vie ?
L'expérience des jours précédents m'a appris qu'il est inutile d'attendre après dix heures aussi mon départ vers le sud est-il acté. La méteo me donne au mieux du beau temps pour aujourd'hui avec peut-être une éclaircie demain, il me faut donc faire vite et en fin de matinée me voici dans la plaine de l'Adour à la recherche des élanions.
Dès mon arrivée sur les lieux supposés favorables, j'en vois un perché sur un poteau téléphonique mais dès qu'il voit ma voiture ralentir il s'envole. J'atends une heure mais il ne se remontre pas, de toute façon le coin n'est pas terrible, bord de route jouxtant un corps de ferme, peu de place pour se garer je pars prospecter ailleurs. Au feeling en fonction du relief et de la végétation j'arrive bientôt à proximité de deux grands champs bordés par de grands arbres, un peu plus loin une ferme. Je regarde plus attentivement et une silhouette m'intrigue; je m'arrête, sors les jumelles, c'est bien un Elanion blanc. Le coin est tranquille, au bout d'un chemin de terre conduisant à la ferme un espace assez grand me permet de me garer sans gêner, il me semble que je peux attendre avec une vue dégagée un éventuel vol des élanions (ce en quoi je me trompe, je le comprendrai plus tard). C'est décidé c'est ici que je vais tenter de faire des photos. Mais d'emblée ça s'annonce compliqué: la distance de fuite des oiseaux est importante (entre temps j'ai vu qu'il n'y avait pas un mais deux oiseaux), ils ne connaissent pas ma voiture (mais par expérience je sais qu'en quelques heures sans bouger ils finiraient par s'y habituer) et ils ne bougent presque jamais, et lorsqu'ils s'envolent c'est évidemment du côté opposé au mien; lorsqu'ils reviennent je ne les vois pas car ils rasent le rideau d'arbres assez bas pour monter brutalement afin de se percher sur les plus hautes branches. Je suis donc en fait très mal placé, d'autant plus que l'après-midi je suis en face du soleil. Mais je ne veux pas prendre de risques en déplaçant ma voiture alors je m'occupe avec les syrphes et les petits passereaux. Un Tarier pâtre surveille son territoire, les Alouettes lulus et rossignols chantent tout près, l'ambiance est agréable. Et les Alouettes lulus ... Incroyable, en basse Provence il est quasi impossible de les approcher à moins de 100 m, ici je peux les photographier, debout, sans me cacher, à moins de quinze mètres elles vaquent à leurs occupations sans montrer le moindre signe d'inquiétude.
Jour 8: plaine de l'Adour (Landes)
Il a plu toute la nuit et ce matin il pleut encore. deux options s'offrent à moi: essayer de fuir le mauvais temps pour chercher ailleurs d'autres élanions (soit vers Pau, soit vers Toulouse), ou bien attendre ici en espérant que l'éclaircie prévue pour l'après-midi soit bien là. C'est l'option que je choisis après avoir consulté tous les sites météo que je connais; ailleurs ça risque de ne pas être beaucoup mieux et ici je sais ce qu'il faut faire pour avoir une chance de réussir mon pari. Après une séance de lecture et avoir pris mon temps pour déjeuner et ranger la voiture je repars donc sur le même site qu'hier en me plaçant à un autre endroit, endroit que je juge plus favorable. Les élanions sont là, mais il pleut toujours, le ciel est gris, la lumière faible et blafarde. Je ne perds cependant pas mon temps en étudiant le moindre mouvement (rare !) des oiseaux et l'environnement, cela me permettra d'anticiper si jamais le temps tourne.
En fin de matinée, malgré la lumière et la distance je fais mes premières photos, toujours dans l'optique de dire que ce sera mieux que rien (hum, discutable...)
La journée avance et si la pluie a cessé le temps reste bien tristounet. Je peux maintenant être plus près des oiseaux, à condition de respecter leur zone de sécurité. Ils sont un peu plus actifs, les accouplements se succèdent à intervelles réguliers et ils semblent d'une efficacité redoutable lorsqu'ils partent en chasse. Les deux fois où je les ai vus partir ils sont revenus en cinq minutes avec une proie dans les serres. Et lorsqu'ils s'envolent il ne faut pas rater l'instant où ils passent à portée de zoom, ces oiseaux sont vraiment rapides. Les photos ne sont toujours pas terribles mais quelques unes sont correctes malgré la lumière.
Et, enfin, la pluie cesse complètement, les nuages deviennent moins denses, et le soleil pointe le bout de son nez. L'après-midi est bien avancé et la lumière meilleure. Je ne suis pas vraiment bien placé vu l'horaire mais dans le champ voisin, sous les arbres où se perchent les oiseaux je vois de gros ballots de fourrage où je pourrais me poster. J'attends que les oiseaux partent pour y aller en me disant qu'entre les ballots ma silhouette humaine sera cassée et que peut-être les élanions se méfieront moins de moi, d'autant plus que c'est mon deuxième jour de présence. Et ça marche. Très vite l'un deux revient et se perche juste au-dessus de moi. Bien sûr il m'a vu, j'en suis sûr, et d'ailleurs au bout d'un moment il me regarde et il accepte ma présence. Bonne pioche ! Je vois ses étonnants yeux rouges, et bien qu'en contre-plogée je peux le photographier correctement.
Le ciel est complètement dégagé maintenant et je peux immortaliser des scènes variées. En si peu de temps je ne pouvais pas espérer mieux; Une belle bien journée au bout du compte :-)
Jour 9: Domaine des oiseaux de Mazères (Ariège)
Me voilà sur la route du retour avec un temps encore bien gris. bien qu'ayant atteint -amplement- mes objectifs je décide de faire un léger crochet par le domaine des oiseaux de Mazères, endroit formidable paraît-il. Et là, de nouveau: bof, je dirais même bof, bof bof. Y a pas à dire, on est bien en Camargue ! mais bon j'y suis voyons ce qu'il y a à voir. C'est-à-dire pas grand-chose. Pourtant je fais le tour de l'ensemble des observatoires. Et il faut bien le dire encore un endroit où il est inutile d'aller. Sans doute si on tombe pile dans une période favorable cela doit être bien. Mais le créneau doit être court, alors sans renseignement sur le jour J cela ne vaut certainement pas le coup de faire beaucoup de route pour y aller. Par contre pour ceux qui habitent dans le coin c'est sûrement intéressant. Alors ? Qu'ai je donc vu là-bas ? Moins de quinze espèces en tout (en comptant pigeons et moineaux) !! Histoire de terminer ce récit les rares photos de cette journée que j'oublierai certainement bien vite. Bah quelle importance ? :-)
PS: bilan comptable de ce périple, environ 90 espèces si je n'en ai pas oublié, ce qui me praît peu sur la durée, mais l'essentiel n'est pas le nombre n'est-ce pas ? A bientôt pour de nouvelles aventures !