Aquitaine 2023 première partie

Aquitaine printemps 2023 (première partie)

Dès que la météo a été favorable je suis parti pour la seconde fois vers la côte atlantique avec en tête un objectif précis, ou plutôt deux: photographier correctement le (la ?) Gorgebleue oiseau qu'on ne voit que furtivement en Provence en migration ou en hiver; et l'Elanion blanc, rare par chez nous et dont je n'ai que des images assez lointaines et médiocres. 
Comme je n'aime pas rouler, je fais de courtes étapes lors de mes périples ce qui me permet de découvrir parfois des endroits peu connus se révélant intéressants, et à l'inverse m'arrêter sur les lieux célèbres au risque d'être déçu (ce qui m'est arrivé lors de mes deux voyages vers l"ouest, j'en reparlerai)

Jour 1 (15 avril) : Cambounet-sur-le-sor (Tarn)

Un endroit sympathique et agréable pour se promener malgré la pluie intermittente qui m'accueille pour ma première soirée vers l'ouest. Mais côté oiseaux, il faut être honnête, c'est pas le Pérou. Ça commence plutôt mal, mais je prends le bon côté des choses et demain ne pourra pas être pire. Histoire de faire quelques photos au cours d'une éclaircie vespérale je fais quelques images en soirée au cours d'une éclaircie, loin d'être inoubliables, et je répère les lieux pour le lendemain matin.

Je dors sur place et au petit matin je fais de nouveau le circuit aménagé. Effectivement il y a ici une héronnière importante, mais la lumière est mauvaise et je ne peux pas faire grand-chose d'intéressant en arrivant. Voici néanmoins une photo donnant une idée du  nombre de Hérons gardeboeufs (je n'ai photographiée qu'une partie du groupe), une autre sans grand intérêt de Héron cendré, espèce bien présente ici. A noter que je n'ai vu qu'un seule Bihoreau gris... Heureusement je trouve un endroit plus intéressant que le reste du parcours sur le plan photographique. Quelques photos banales de Grèbes huppés pour passer le temps, mais des images un peu meilleures de gardeboeufs en vol me redonnent de l'espoir pour les jours futurs :-)

Jour 2: Saint-Nicolas de la Grave, confluence (Tarn-et-Garonne) et arrivée au Teich (Gironde)

Je cite la LPO: "La confluence du Tarn et de la Garonne est un site exceptionnel pour les oiseaux d'eau" . Mais je suis quand même un peu sidéré de voir si peu d'oiseaux. Le sentier est bien aménagé et dans un observatoire un bénévole enthousiste de la LPo (enfin je crois) montre avec bienveillance les quelques oiseaux présents aux promeneurs. Nous dicutons un moment et je n'en reviens pas: à l'entendre voir un Busard des roseaux et deux Canards chipeaux-qualifiés do'iseaux très rares" sont des observations remarquables. De plus les oiseaux sont très loin, la longue vue est indspensable pour découvrir une bécassine des marais, quelques Tadornes et quelques chevaliers...
Ben dis donc je commence à me dire " Si ici c'est un site majeur qu'est-ce que ça doit être ailleurs..." et après avoir prospecté et fait quelques photos de syrphes (il y a d'ailleurs peu d'insectes mais quand même leurs observations sont plus intéressantes que celles des oiseaux) je décide d'écourter ma visite ici (sans avoir fait une seule image d'oiseau) et de filer directement en Gironde pour chercher les Gorgebleues. 
 A mon arrivée je fais une balade littorale alors que la lumière commence à baisser, sans observation originale (et une nième photo de colvert et d'Aigrette garzette en vol - quand donc vais-je m'arrêter de photographier cet oiseau ?- lorsque soudain un Milan noir se montre avec une proximité bienvenue. Je ne rate pas l'occasion et ma foi les photos sont réussies. 

Mais le plus intéressant de cette soirée reste la rencontre avec un autre ornitho qui me dit que dans le parc du Teich il y a au moins une Gorgebleue :-) Demain matin mon programme est tout trouvé !

Jour 3: Le Teich (Gironde)

Debout à l'aube, en attendant l'ouverture du parc je musarde autour du parking: 

              

La réserve ornithologique du Teich  (payante, 9€50) est, paraît-il, un des lieux incontournables en Europe pour l'observation des oiseaux. Me voici donc à l'ouverture (hélas bien tardive, 10 h du matin ...) pour me lancer dans une journée d'observation que j'espère inoubliable. Las, suis-je maudit ? Lorsque j'étais venu à l'automne dernier il n'y avait presque rien, pas de chance m'avait-on dit, lorsque je reviens ce printemps de nouveau très très peu d'oiseaux, pas de chance encore, on me dit que cette année est exceptionnelle... Soit.

Mon objectif étant la Gorgebleue je vais directement là où on me l'a indiquée. En y arrivant elle n'est pas là, je fais donc un petit tour à proximité et lorsque je reviens elle est bien présente. La lumière est mal orientée, et ne connaissant pas les habitudes de ces oiseaux je reste assez loin mais ça ne fait rien je suis déjà content de bien la voir. Je comprends peu à peu que je peux m'approcher davantage -d'autant plus qu'entre temps des observateurs habitués au site sont arrivés- et je peux faire mes premières photos. Pas formidables mais mieux que rien. Et je peux chanter le livre de la jungle: Il en faut peu pour être heureux !

L'oiseau revient systématiquement sur la même branche mais le plus souvent il montre surtout son dos. mais je suis patient et je sais que forcément à un moment ou un autre ça changera: 

En fin de matinée il se fait plus discret et je décide d'aller rapidement sur les autres postes d'observation de la réserve pour voir ce qu'il y a. Et il n'y a pas beaucoup d'espèces. Néanmoins come je suis friand des vols groupés de limicoles lorsqu'un rapace passe je suis ravi de fixer ces scènes spectaculaires.

 

 

De retour auprès du perchoir de la Gorgebleue (vous reconnaîtrez aisément cette branche morte sur toutes mes photos), j'attends que le soleil tourne pour avoir un meilleur éclairage et j'anticipe pour pouvoir faire une photo en vol. Et bien que n'ayant pas pu faire toutes les photos que j'espérais mon total sur l'ensemble de la journée de 7 heures d'attente debout (ce qui fut un peu pénible) porte ses fruits et à la fermeture je suis quand même relativement satisfait de ma journée. Mais, bien que rien que pour ça mon voyage soit déjà réussi je veux faire mieux et un "plan de bataille" pour les jours à venir est construit dans ma tête.

Jour 4 : le delta de la Leyre au Teich (Gironde)

A quelques centaines de mètres du parc du Teich le delta de la Leyre et dans une moindre mesure le cordon littoral semblent beaucoup moins fréquentés par les ornithologues. Pourtant ça vaut le coup d'y aller. Certes la prospection est moins évidente, il faut un peu d'intuition pour trouver les bonnes zones mais comme vous le verrez ci-dessous on peut y faire des rencontres intéressantes. Personnellement j'avais pour but essentiel de voir des syrphes, et sur ce plan là cela a été décevant (et j'ai trouvé ça assez bizarre de ne voir quasiment pas d'insectes à cette époque). 

Alors que je tentais de photographier la Rousserolle effarvatte ci-dessous deux chevreuils ont déboulé en galopant, et sans se soucier de moi, dans le champ que j'avais dans le dos. Pas le temps de changer le réglage de l'appareil j'ai fait ce que j'ai pu et finalement ce n'est pas si mal. Et chose incroyable, quelques instants plus tard un gros sanglier se présente au même endroit lui aussi en courant. Bis repetita, et hop dans la boite :-)

Sur le littoral quelques rencontres sympas à défaut d'être originales et je passe le resste du temps à photographier les espèces proches du parking en m'étonnant une fois de plus des changements de comportement d'une région à l'autre. En Provence la pression de chasse a conduit de nombreuses espèces comme grives et merles à se méfier de l'homme alors qu'ici il est très facile de les voir et même de les approcher.

 

              

Jour 5: en route vers les marais bordelais (Gironde)

A l'aube je quitte le Teich direction les marais du sud du Médoc. En effet j'ai rencontré au Teich une charmante dame avec sa fille qui m'ont indiqué un coin calme, très peu fréquenté d'après elles, où je pourrais trouver une gorgebleue. Initialement je pensais monter jusqu'à la pointe de le Grave puis prendre le bac pour Royan et prospecter en Charente maritime. Mais vues les prévisions météo mon emploi du temps doit être optimisé si je veux avoir le temps de rechercher aussi les élanions avant la pluie. Et comme je veux limiter au maximum mes déplacements motorisés je mise tout sur le marais indiqué. 
 Mais auparavant un petit arrêt à la partie nord du domaine de Certes, que je connais déjà, me semble opportune, cela ne fait qu'un détour minime. Après quelques courses pour mon ravitaillement j'y suis. L'endroit est calme, la lumière matinale assez douce. Quelques photographes mais suffisamment peu nombreux pour que je puise les distancer ou les laisser me distancer afin d'être tranquille. L'ambiance est paisible, pas de gorgebleue trouvée mais une agréable promenade entre marais et océan.

Je ne m'attarde pas, la Gorgebleue m'attend ! Enfin j'espère.. Je file vite et à midi je suis sur le marais de la périphérie ouest de Bordeaux (soit dit en passant je suis surpris de la densité de la circulation dans cette région qui renforce encore un peu plus mon aversion pour la conduite). Mais en arrivant coup de froid sur mes espoirs: suis-je au bon endroit ? ça ne semble pas bien correspondre à la description, je fais le tour du marais, je ne vois ni n'entends de Gorgebleue. Quelques passereaux sont bien actifs et d'assez nombreux oiseaux traversent le ciel bleu. Il va falloir laisser parler mon intuition mais pas facile pour une espèce que je connais si mal. Mais le Teich m'a déjà donné quelques éléments, tout espoir n'est pas perdu. Positive mon gars, ça va le faire ! Et pour le faire ça le fait, voilà-t'y pas que les deux personnes rencontrées au Teich sont de nouveau sur mon chemin ! Alleluia voilà qui va me simplifier considérablement la tâche. En fait je suis déjà au bon endroit lorsqu'elles arrivent et effectivement peu de temps après l'oiseau convoité est aperçu rapidement. De quoi repérer un premier perchoir (qui s'avérera d'ailleurs totalement déserté par la suite). Il fait chaud, la lumière est vive, je pars déjeuner pendant que les personnes si gentilles qui m'ont renseigné restent sur place. A mon retour elles me disent avoir fait chou-blanc et quittent les lieux. Me voilà seul, prêt à attendre le temps qu'il faudra et ayant été échaudé par mon attente interminable au Teich j'ai prévu le coup avec un fauteuil de camping pour que ce soit moins pénible. 
 Et j'attends. J'attends. Finalement l'oiseau se pointe mais loin, si loin, trop loin ...Heureusement il y a un peu d'activité aux alentours et je m'ennuie moins que ce j'aurai pu redouter. 

Vers le soir une image inattendue d'un vol de bécassines des marais

L'attente de la Gorgebleue, bien que stérile sur le plan photos, est instructive car j'ai vu plusieurs fois l'oiseau, repéré sa manière de procéder ainsi que quelques perchoirs qui seront à surveiller demain. Et surtout je connais maintenant la position du soleil par rapport à ceux-ci, ce qui me permet de mieux planifier ma journée en fonction de l'heure.
 Et alors que le soleil est presque couché une jolie photo bien qu'un peu lointaine, mais dont j'aime bien la lumière:

Je pars dormir le coeur plein d'espoir, si demain le beau temps est là ce sera le grand jour ! Mais ça vous ne le verrez que sur la seconde partie . Cliquez  ici